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Des poules en cadeau de Noël ? Plutôt pas, mais ...

Offrir un groupe de poules pour Noël, c’est une idée sans doute sympathique, mais sujette à caution. Car comme la culture de légumes, la couvaison chez les poules de race est saisonnière. Le père Noël peut faire le cadeau, mais pour les poussins, il faudra attendre le lapin de Pâques.

Sandra Serretti

On nous demande régulièrement, pendant les semaines de l’Avent, où trouver des poussins pour Noël. On voudrait exaucer
le rêve de son enfant d’avoir sa propre bassecour, et en même temps faire quelque chose pour une race menacée. Bien sûr, l’intention nous touche, cependant il nous faut modérer quelque peu les ardeurs.

Car les éleveurs qui ont le sens des responsabilités ne vont pas se défaire de poussins vers la fin de l’année. Comment faire malgré tout briller les yeux de vos bambins le jour de Noël, c’est ce que nous allons vous confier ici.

La saisonalié existe aussi pour les animaux de rente
Même s’ils ont la passion des gallinacés, les détenteurs en herbe ont besoin de plusieurs choses : de connaissances, d’un poulailler doublé d’une aire d’exercice, d’équipements tels que lampe chauffante et abreuvoir, de la nourriture et, au printemps, de poussins (plus de détails ici). Les œufs de race n’éclosent qu’au printemps, cela correspond au cycle naturel des gallinacés, comme le démontre par exemple le taux de fertilisation plus élevé que durant le reste de l’année. Par ailleurs, les poussins auront alors suffisamment de temps pour grandir jusqu’à l’hiver suivant et mieux traverser la saison froide. On obtient ainsi des poules plus saines, plus aptes à la ponte.

La question des coqs ...
Par la force des choses, la moitié des poussins éclos sont des mâles. Or on n’a jamais besoin que d’un coq pour cinq à huit poules. S’il y en a davantage, il y aura inévitablement des luttes hiérarchiques et les poules seront sursollicitées par les coqs empressés de s’accoupler. Il faudra donc, bon gré mal gré se séparer de quelques-uns de ces coqs élevés avec amour. Les membres de l’association d’éleveurs «AEVM» bénéficient d’une aide précieuse: un expert peut évaluer leurs mâles et en garder certains pour l’entremise animale; pour les autres, l’association propose des cours annuels d’abattage et de cuisine. On découvre ici un des grands atouts des poules ProSpecieRara : les races poule suisse, poule appenzelloise barbue et (dans une moindre mesure) poule appenzelloise huppée sont des poules à double fin. Les coqs de ces races engraissent pendant l’élevage et conviennent pour la cuisine, par opposition aux coqs de ce qu’on appelle les hybrides de ponte. Ces animaux utilisés dans la production industrielle d’œufs sont sélectionnés si exclusivement pour leur rendement à la ponte que cela ne vaut pas la peine d’élever les coqs correspondants. Les races suisses de volailles présentent des atouts supplémentaires pour l’élevage amateur. Elles sont adaptées aux conditions d’ici, vivent longtemps et pondent pendant de longues années. De plus, s’il y a un coq dans le groupe, on peut utiliser les œufs pondus pour obtenir une nouvelle couvée.

Un kit de démarrage
Pour en revenir à la question initiale : que mettre au pied de l’arbre de Noël ? Notre proposition : composez vous-même un kit de démarrage, avec un livre sur la détention de poules, un bon pour notre cours donné en avril sur la détention des poules, les frais de location (pas très élevés) pour la couveuse, et la cotisation de membre de l’Association des éleveurs de volailles menacées (AEVM). L’adhésion à cette association vous permet de commander au printemps des œufs à couver ou des poussins d’une des trois races de poules ProSpecieRara. Assister à l’éclosion et voir grandir les nouveaux membres de la famille est une expérience inoubliable, et l’attente est récompensée. C’est pourquoi nous vous souhaitons en un même souffle un Joyeux Noël et de Joyeuses Pâques !